DÉCOUVERTE DE LA DISTILLERIE J.M
Sur la route qui mène à Grand Rivière, il est un détour indispensable pour découvrir la distillerie JM. Elle se cache au fond d’une petite vallée, Fonds-Préville, depuis 1845.
Ces simples initiales, J.M, rendent immortel le créateur de cette entreprise, Jean-Marie Marin. Originaire de Haute-Garonne, il fut durant quelques années directeur d’une institution scolaire à Saint Pierre. Il épousa Marie Ferment fille d’un planteur martiniquais en 1831 et quitte alors l’enseignement pour se consacrer au commerce. Quinze ans plus tard, il achète l’habitation sucrerie de Fonds-Préville. Nous sommes à la fin du 19e siècle, époque où sont abandonnées les sucreries. Le développement des usines centrales à vapeur permettant de se consacrer essentiellement au broyage de la canne et de distiller directement le jus pour produire un rhum agricole. Le rhum J.M est né.
La visite de la distillerie JM et ses fameux Rhum
Une région isolée et préservée
Ce quartier du Macouba, éloigné des grands axes, a su préserver l’authenticité et la qualité du lieu et de l’eau qui descend directement de la montagne Pelée. Le savoir-faire de plusieurs générations d’hommes et de femmes participent à l’élaboration du rhum J.M, même si, de nos jours, le modernisme s’est invité dans le fonctionnement de la distillerie et qu’une dizaine de personnes suffisent pour en assurer les rouages.
Les cannes à sucre des rhums JM
Une visite originale
Lorsque l’on arrive aux abords de la distillerie, on surplombe tout d’abord les toits rouges que l’on aperçoit, à demi cachés dans les verts puissants de la forêt tropicale. Aux abords des bâtiments, nous sommes accueillis par le bruit caractéristique d’un torrent dont les eaux pures sont utilisées pour la fabrication du rhum. Avant de pénétrer dans le bâtiment, nous nous offrons une petite promenade en quad pour visiter les champs de cannes à sucre tout proches. Direction les terres de l’habitation Bellevue qui surplombent la distillerie. Une expérience unique. Puis nous retrouvons la fraîcheur de la vallée et la noria de camions qui déchargent la canne.
De la récolte à la pesée de la canne à sucre
Un jeu de piste pour découvrir les étapes de la distillation
Après avoir fait connaissance avec le fondateur de J.M, Jean-Marie Martin et de son épouse Marie Ferment, nous pouvons nous engager sur un chemin balisé qui nous conduira à la récompense suprême, la dégustation des rhums. Première étape, premier secret, celui de la source qui donne au rhum J.M son goût inimitable. Nous savourons cette eau qui nous vient directement de la montagne Pelée. Puis le jardin des cannes nous offre un peu de fraîcheur et de connaissances puisque nous y découvrons les variétés cultivées sur la propriété. Reposés, nous nous attaquons aux différentes étapes de la fabrication en empruntant escaliers et passerelles.
La confection du Rhum JM
Nous vivons au plus près toute la transformation de la canne tout d’abord broyée dans les trois moulins qui en extraient le jus. Et ici, rien de se perd, puisque c’est le résidu sec de la canne, la bagasse, qui sert de combustible et aide à produire la vapeur nécessaire à la distillation.
Du pont supérieur, nous avons vu les différentes cuves de fermentation dans lesquelles, sous l’effet des levures, le jus se transforme en vin de canne. L’odeur pourrait presque nous dégouter du rhum ! Enfin, nous côtoyons le saint des saints, les colonnes de distillation dans lesquelles, grâce à un savoir-faire transmis de génération en génération, le vin de canne se métamorphose en rhum.
De plus en plus riche en Harmonie au fil du temps
D’autres surprises et découvertes
La découverte des futs est une expérience unique. Il faut savoir que J.M pratique encore, et il est le seul, le brûlage des fûts. Une technique qui caramélise les tanins du bois. La visite des chais de vieux rhum est un régal pour les yeux, comparable à un spectacle qui se déroulerait dans un théâtre avec ses ors et ses velours rouges.
Puis nous jetons un œil au-travers de la vitre du laboratoire d’analyse, un lieu où tous les sens olfactifs et gustatifs sont à l’œuvre. Une étape essentielle à la mis au point du rhum J.M et de l’A.O.C. L’odorat du visiteur est immédiatement sollicité lorsqu’il pénètre dans l’atelier olfactif, une expérience inouïe qui amène à découvrir le bouquet des sept rhum J.M.
Dégustation des Rhum JM
Enfin, la récompense tant attendue, la dégustation, dans un décor chaleureux, servie avec beaucoup d’attentions et de conseils. Un plaisir complexe et envoûtant pour l’odorat et les papilles, une explosion d’arômes floraux, vanillés, fruités.
Au final, il est difficile de choisir parmi toutes ces gourmandises mais il faut penser au poids des valises pour le retour en métropole.
Reste juste à faire un vœux, celui de revenir en Martinique et dans cette distillerie du bout du monde.
Voeux presque immédiatement validé puisque nous aurons la joie de voir le sommet de la montagne Pelée dégagé des nuages qui la couronnent souvent car l’adage dit « si, lors de votre séjour vous voyez le sommet de la montagne Pelée, vous êtes certain de revenir en Martinique».
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